Une ou deux fois par jour : quel est le meilleur schéma posologique pour les anticoagulants oraux directs ? - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
Le schéma posologique des nouveaux anticoagulants oraux directs (AOD) diffère entre les molécules (une ou deux administrations par jour), alors que leurs pharmacocinétiques sont proches (demi-vie d’environ 12heures). Les études de phase II ayant conduit aux choix des schémas d’administration ne montraient pas de différence entre les deux schémas pour une même dose quotidienne, mise à part pour l’edoxaban. Malgré le niveau de preuve limité, certains prescripteurs considèrent que le schéma une fois par jour (UFPJ) améliore l’observance. D’autres privilégient les molécules en deux fois par jour (DFPJ), afin de favoriser une meilleure stabilité des concentrations plasmatiques, notamment en cas d’oubli de prise, et sur la foi d’une méta-analyse en comparaison indirecte dans la fibrillation atriale. Le but de cette étude est de comparer l’effet traitement de l’administration DFPJ vs UFPJ des AOD.
Matériels et méthodes |
Nous avons conduit une revue systématique sur Pubmed et Embase jusqu’au 1er décembre 2014. Les essais de phase II ou III testant étaient inclus, pour une même dose quotidienne, UDPJ versus DFPJ. Les effets des schémas d’administration, à dose journalière identique et au sein du même essai, étaient comparés par une méta-analyse en comparaison directe pour les thromboses majeures (thrombose veineuse profonde proximale, embolie pulmonaire, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ischémique) et les hémorragies majeures (critères de d’ISTH et recommandations de l’European Medicines Agency for surgical patients). Par convention, un OR inférieur à 1,00 est en faveur de la supériorité du schéma DFPJ.
Résultats |
Sept essais randomisés de phase II (4835 patients) rapportant 11 comparaisons de schémas d’administration étaient inclus. L’indication des AOD était la prévention thromboembolique dans la chirurgie orthopédique majeure (k=4), le traitement de la maladie thromboembolique veineuse (k=2) et la fibrillation atriale (k=1). Six molécules ont été analysées (rivaroxaban 40mg/j, k=1 ; apixaban 5 et 10mg/j, k=2 ; darexaban 30 et 60mg/j, k=1 ; edoxaban 60mg/j, k=1 ; letaxaban 40 et 80mg, k=1 ; dabigatran 300mg/j, k=1). Le risque de thrombose majeure ne différait pas (OR=1,50, intervalle de confiance [IC] à 95 % 0,97–2,33, n=3769, I2=0 %) de manière significative entre le schéma DFPJ et UFPJ. Le risque d’hémorragie majeure n’était pas statistiquement différent (OR=1,08, IC à 95 % 0,70–1,67, n=4802, I2=0 %) entre les deux groupes.
Conclusion |
Notre étude n’est pas en faveur d’une différence significative de l’effet traitement pharmacologique du schéma DFPJ comparativement à UFPJ. Aussi, le schéma posologique n’est probablement pas un élément majeur de la décision thérapeutique pour la prescription des AOD.
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Vol 38 - N° S2
P. A94-A95 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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